Comment je m'en suis sortie du FOMO Il y a quelques années, en 2019 si je me souviens bien. Je me suis installée définitivement en France en quittant mon statut étudiant.
Éloignée de tout : de mon pays que j’aimais tant, de ma ville Hanovre que je connaissais si bien, de mes amis et de mon quotidien. Une nuit d’automne, il faisait très froid pour un mois d’octobre, addicte des réseaux, Facebook était devenu mon meilleur ami, j’y passais tout mon temps. Une amie d’enfance, Laura, organisait une soirée pour son anniversaire. Le genre de fille très populaire avec laquelle tout le monde voulait être amie, taille mannequin d’une beauté raffinée. Eh oui, tout se passait sur Facebook ! C’est ainsi que j’ai été informée de la superbe soirée. Les noms des invités, le menu, le DJ, les invités VIP et les trois magnifiques robes de création qu'elle porterait. Je n’ai pas eu d’invitation, la question que je me posais était: « m’a-t-elle oublié? Suis-je toujours son amie? Même si je ne vis plus à Hanovre, elle aurait dû m’informer, m’en parler." Le soir même, je n’ai pas lâché mon portable. Il est resté branché toute la nuit pour ne rien rater. Nous avions un groupe sur WhatsApp « Die Bande » où les amis de Laura envoyaient des vidéos des préparatifs et de la soirée. Mon état ? Comment expliquer le sentiment d’être seule et exclue… en larmes et impuissante. Nuit blanche, les yeux gonflés par des maux de tête atroces. Ridicule, après avoir pris deux Dolipranes de 500G. Je me suis dit en me voyant dans le reflet de l’écran de mon téléphone: « Es-tu sérieuse de te mettre dans des états pareils ?»
Depuis ce jour je me suis promise de quitter les réseaux et de m’occuper différemment. Plus de Facebook…totalement délivrée. Il y a tellement de choses constructives à faire dans la vie de tous les jours. Par la suite, je me suis engagée auprès de ma ville auprès des personnes âgées. Les dimanches à l'église, je m’occupais des enfants en difficultés avec leurs devoirs. A présent, j’utilise les réseaux afin de garder le contact avec les amis dispersés dans le monde entier car ce moyen est plus fiable que le répertoire de mon téléphone. L’année qui a suivi, le jour de l’anniversaire de Laura, je lui ai envoyé un message pour lui souhaiter un joyeux anniversaire. Elle m’a répondu que mes vœux la touchaient énormément, puis elle avoua qu’elle admirait beaucoup ma vie à Paris et tout ce que je postais, elle avait l’impression que sa vie était nulle. Je suis restée bouche bée. Et j’ai compris que le monde des réseaux est un monde du paraître qui détruit plus qu’autre chose sans qu'on ne se rende compte des conséquences de nos posts et de nos actes. Aujourd’hui, le peu de fois que je poste, je réfléchis bien à mon contenu et au but de ma publication…Il ne faut surtout pas oublier qu’une fois que l’on poste quelque chose sur internet, cela reste à vie et n’importe qui peut y avoir accès
LNNL