“Un peu par accident, enfin pas par accident” c’est ce qu’elle dit à propos de comment elle est arrivée au sein du département d’études germaniques de la Sorbonne Nouvelle. Elle venait d’un lycée de banlieue où étaient mis en place plusieurs programmes pour encourager l’apprentissage de l’allemand. Ces programmes l’ont poussé à partir en Allemagne. La voilà donc partie dans un lycée allemand. Elle décide de continuer à étudier l’allemand et rêve de devenir interprète, elle s’inscrit alors en licence à la Sorbonne Nouvelle. Pendant sa deuxième année, elle fait un semestre d’études germanique au sein de l’université Georg-August à Göttingen avec le DAAD, programme d’expert franco-allemand. L’année suivante, elle part en Pologne avec le programme Erasmus. À son retour, elle entre en Master Études Germaniques. Elle obtiendra ensuite un master CIMER (Communication Interculturelle et Muséologie dans l’Europe Rénovée) et une licence en Études internationales.
Non seulement elle a fait plusieurs études, mais elle a aussi participé à plusieurs conférences et autres activités, dont la revue Asnières à Censier. Mis à part l’énorme quantité de travail, elle a de nombreux souvenirs positifs, à savoir l’ambiance et la proximité avec les professeurs. Actuellement en Allemagne, elle enseigne l’allemand aux demandeurs d’asile et/ou réfugiés.
De nos jours, on traverse une période de crise sanitaire qui est assez difficile pour tous. Elle affirme que cette crise affecte négativement l’enseignement en Allemagne. Elle souhaite que tout le monde puisse retourner en cours et surtout sereinement. Elle espère aussi que les gens ne soient pas crispés tout le temps, qu’ils passent moins de temps autour des débats sur “vaccin” ou “pas de vaccin” et “masque” ou “pas masque”, etc.
SBF & SAS (2021)
Julien Corbel, ancien rédacteur en chef de la revue pour le numéro 3 et ayant participé à la rédaction du numéro 6, passe de l'autre côté du miroir et témoigne pour la deuxième fois de son parcours professionnel.
J’ai fait un master de recherche en Histoire-Allemand entre l’université Sorbonne Nouvelle et l’université Paris Diderot en 2016. Nous étions seulement 2 étudiants de la Sorbonne Nouvelle dans ce cursus. A la fin de mon master j’ai hésité à continuer et faire une thèse mais j’ai eu besoin d’une pause et je suis parti en Allemagne. En 2017 je suis donc devenu assistant de langue dans 2 collèges à Fribourg. (lors de la précédente interview il venait juste de prendre son poste, ndlr). Cet assistanat s’est très bien passé et a légèrement été prolongé pour durer 10 mois au total. En 2018, j’accepte de nouveau un poste d'assistant mais dans un seul établissement seulement, toujours à Fribourg. Pendant ma deuxième année d'assistanat, j’ai passé le concours du Capes. J’ai ensuite fait mon année d'enseignant stagiaire à Lyon avant de partir enseigner en Picardie. Je suis ensuite devenu chargé de cours à la Sorbonne Nouvelle. J'enseignais en même temps au lycée et au collège. La crise sanitaire et les cours à distance n’ont pas été faciles à gérer. Ce qui est bien à l’USN c'est qu'on crée et on garde des liens avec les professeurs. Armin Owzar m'a toujours conseillé et notamment en ce qui concerne la recherche. En septembre dernier, j’ai signé un contrat doctoral et reçu un financement pour 3 ans. Ma thèse a débuté en septembre. Elle porte sur Le chant populaire sous le national-socialisme. Intégration, “mise au pas” et conflits. Le rôle de la jeunesse, 1933-1945. Je suis sous la direction de Armin Owzar mais je souhaiterais avoir une cotutelle avec un professeur d'une université allemande. Je réalise ma thèse au sein de l’USN mais je réside en Allemagne. Je vais essayer de mettre en place une cotutelle l’année prochaine. Je vis à Fribourg et c'est super car il y a les archives des chants populaires et les archives des journaux intimes.
AXS & ECR (2021)
« Avoir un poste d’enseignante-chercheuse, c’est extrêmement satisfaisant »
Lorsque je lui demande d’où est venu son goût pour l’allemand et l’histoire, elle me fait remarquer : « on me pose souvent la question ». Elle pense que c’est un souvenir très précis de son enfance. Elle avait 6 ans au moment où le mur de Berlin est tombé et elle se souvient avoir été devant la télévision avec ses parents. À la vision de leur visage, elle a compris qu’il se passait quelque chose d’important.
Sa carrière de germaniste n’était pourtant pas une évidence au départ. « En sortant du bac, je ne voulais plus du tout faire d’allemand » me confie Katell Brestic, qui s’est donc orientée vers une première année de licence LEA anglais-espagnol... qui ne lui a pas plu. Elle a alors bifurqué en classe préparatoire hypokhâgne. C'est suite à cette formation qu’elle a su qu’elle voulait faire de l'allemand. Elle s'est alors inscrite dans la première double licence allemand-histoire de France qui venait à l'époque d’être créée entre la Sorbonne Nouvelle et l’Université Paris Diderot (aujourd’hui Université de Paris) - à l'époque implantée à Asnières-sur-Seine et Jussieu. Lors de sa troisième année de licence, elle part en Erasmus à la Freie Universität de Berlin, un séjour qu’elle considère comme « une expérience très enrichissante. »
Puis elle enchaîne avec le double master études germaniques - histoire, repart à Berlin où elle est assistante de français dans un Gymnasium. En revenant de cette année d'assistanat, elle s’inscrit en master 2 de journalisme franco-allemand de la Sorbonne Nouvelle. Cette année l'a beaucoup enrichie : « j’ai fait beaucoup de choses, j’ai travaillé pour différents médias. ». Cependant, pour des raisons personnelles, et parce qu'elle voulait rester en France, elle s’oriente vers les concours de l’enseignement du second degré et prépare l’agrégation externe d’allemand à la Sorbonne Nouvelle, avec succès.
Elle garde un excellent souvenir de ses années étudiantes au département d’études germaniques, notamment pour les relations qu’elle a nouées au sein de la promotion, et du dynamisme de l’équipe pédagogique.
Katell Brestic s’inscrit ensuite en thèse, et occupe parallèlement un emploi contractuel d'enseignante chercheuse, nommé ATER (Attachée Temporaire d'Enseignement et de Recherche) au département d’études germaniques. « J’ai eu la chance d’avoir ce contrat pendant 4 ans », au cours duquel eut lieu le déménagement à Censier, qu’elle a très bien vécu. Le campus Censier présentait beaucoup d’avantages, notamment pour le temps de transport et la présence des autres composantes de l’université.
Elle a enseigné avec les personnes qui l’avaient formée les années précédentes. Elles ont d’ailleurs continué à la former dans ses pratiques pédagogiques. A la suite de ce contrat, elle prend un poste dans l'enseignement secondaire. Elle a pu soutenir sa thèse 4 ans plus tard. « J’ai pu avoir cette chance immense d’être recrutée enseignante-chercheuse l’année qui a suivi la soutenance de thèse » affirme-t-elle, en précisant que ce n'est pas toujours le cas. C'est maintenant sa troisième année sur ce poste d'enseignante-chercheuse, à l'université d'Angers.
Ce sont ses années d’enseignement au lycée qui l’ont le plus enrichie aussi bien professionnellement que pédagogiquement, d’après elle. « Ça a été passionnant dans ma relation avec les élèves, qui n’est pas la même qu’avec les étudiants. » Cependant, elle avait peu de temps à consacrer à la partie recherche. Son poste actuel d’enseignante chercheuse est extrêmement satisfaisant, car cette dimension pédagogique reste. Elle n’enseigne plus du tout de la même façon que quand elle était à la Sorbonne Nouvelle, du fait de cette expérience dans le secondaire. Et elle a de nouveau du temps pour la recherche.
Ses recommandations…
… générales : faire des choses qui nous intéressent, ne pas s’enfermer dans des parcours qui ne nous intéressent pas, ne pas trop s’angoisser : « les choses peuvent se faire aussi un peu en dehors des clous et des parcours traditionnels, sans erreur d’orientation. »
… et aux étudiants qui hésiteraient à faire un doctorat : faites-le « en toute connaissance de cause, notamment sur la violence du système universitaire [...]. Il faut compter sur la chance, malgré ce qu’on va dire, pour obtenir un poste : tout le monde n’en aura pas, il faut en être très conscient. ». Elle leur conseillerait également de passer parallèlement l’agrégation, pour s’assurer un poste qui soit pérenne.
… et pour finir : « Profitez des années d’études, ça reste de très belles années, surtout avec l’équipe pédagogique qu’il y a à la Sorbonne Nouvelle. »
S.M. (décembre 2020)
« Un conseil : Faire ce que l'on a envie de faire et ne pas faire (seulement) pour le CV ! S'ouvrir des portes est le meilleur moyen de s'épanouir. »
A la Sorbonne Nouvelle, cette jeune Allemande y a passé 2 ans, pour préparer son agrégation et elle a de très bons souvenirs des profs et de l'ambiance de sa première promo, en 2016-2017.
Son parcours franco-allemand a débuté au lycée. Elle est partie à 17 ans les 2 mois d'été dans le Sud de la France, à Hyères. Elle a été si bien accueillie dans la famille que, depuis, elle est restée en contact avec elle. Ils sont même devenus de très bons ami·es, elle va régulièrement les voir. « Ce sont ces relations humaines qui font la différence » m'a-t-elle dit. C'est lors de ce séjour qu'elle a eu le « déclic » pour le franco-allemand !
Après le bac, elle a été fille-au-pair à Rueil-Malmaison. Elle a passé la majorité de son cursus académique en Allemagne, à Kiel, dans le Nord de l'Allemagne, d'où elle est originaire. Elle y a fait des études de français et de géographie, et elle visait déjà le métier de professeure, mais en Allemagne. Sa troisième année de licence, elle l'a passée à Lyon, en Erasmus et elle en a de très bons souvenirs aussi, même si elle préfère toujours Paris à Lyon.
Puis elle est retournée à Kiel pour son master et elle a décidé d'écrire son mémoire à Paris. Elle a rédigé son mémoire en géographie à propos du « tourisme de niche » à Paris. Elle a bénéficié d'une bourse de la Studienstiftung des Deutschen Volkes, une bourse d'excellence très prestigieuse. Après l'écriture de son mémoire de master, elle a été assistante de langue allemande pendant 6 mois à Paris. Son objectif premier était l'enseignement en Allemagne mais c'est au cours de ses études qu'elle a envisagé l'option franco-allemande, en voulant se laisser un maximum de portes ouvertes, afin de pouvoir enseigner à la fois en Allemagne et en France. Puis elle est retournée en Allemagne pour réaliser son Referendariat (formation de didactique de 18 mois effectuée en alternance dans un établissement scolaire et dans un Studienseminar). C'était à Lübeck et elle garde un très bon souvenir de ce Studienseminar (établissement où les futur·es professeur·es terminent leur 2ème phase de formation en Allemagne).
Une fois diplômée du Zweites Staatsexamen en Allemagne, elle décide de commencer à enseigner... à Paris ! « Ça a été facile de trouver un poste en tant que professeur·e d'allemand, car nous sommes très recherché·es en France. » Mais la considération des professeur·es en France est moindre par rapport à l'Allemagne. Elle a donc décidé de préparer parallèlement l'agrégation externe d’allemand et le CAFEP d’allemand à la Sorbonne Nouvelle pour mettre toutesles chances de son côté pour intégrer l’Education Nationale comme enseignante titulaire. Et elle enseignait en même temps à hauteur de 12h/semaine. Un sacré rythme, mais qu'elle ne regrette pas, car le contact avec les élèves lui permettait de garder les « pieds sur terre ».
Aujourd'hui, grâce à l'agrégation, elle est titulaire et responsable pour la deuxième année de la section germanophone à l'Ecole Massillon de Paris. Il s'agit d'un collège et lycée privé avec deux sections internationales, l'une anglophone et l'autre germanophone qui accueillent des élèves bilingues. C'est un établissement prestigieux pour l'enseignement des langues. Madame Bülow intervient à la fois pour les LV1 et LV2 niveau collège et lycée et pour les bilingues dans le cadre de la préparation du diplôme DSD2 de la Kultusministerkonferenz, l’équivalent allemand du DALF de niveau C1, qui est demandé pour pouvoir intégrer les universités allemandes sans test de langue. Elle s'occupe donc de l’organisation et de l’encadrement pédagogique de la section, c'est-à-dire des voyages, de l'organisation, de l'équipe, des programmes à l'étranger... Récemment, elle a étendu son expérience de l’enseignement, à la fois comme chargée de cours dans le supérieur à l'ICP (Institut Catholique de Paris) en LEA depuis 2018 et en tant que formatrice en didactique de l’allemand à l’ISFEC depuis septembre 2020 pour les professeur·es stagiaires.
Enfin, elle adore vivre à Paris, elle a un réel coup de cœur pour cette ville. Parfois elle s'arrête, elle prend conscience qu'elle est à Paris, elle sourit et se sent épanouie !
J.G (2020)
« J'ai choisi un Master d'allemand par passion, c'était un choix du cœur »
Après une licence d'allemand Morgane a effectué un M1 métiers de l'enseignement à Paris 3 puis a passé un an à Berlin en tant qu’assistante de langue. Elle a obtenu le CAPES d'allemand du premier coup et enseigne aujourd'hui dans deux collèges en Normandie. Voici son parcours :
Morgane a commencé ses études à l'université de Cergy-Pontoise où elle a validé une licence d'Allemand. Elle a décidé de poursuivre sa passion pour la langue allemande à la Sorbonne Nouvelle en Master. Morgane explique que ce fut été un réel choix du cœur, étant passionnée par la culture allemande et son histoire. C'était aussi un choix géographique, car elle venait du département 95. Après la validation de son M1 d’Études germaniques, Morgane est parti un an à Berlin en tant qu’assistante de langue dans un Gymnasium. Puis, suite à une réflexion personnelle, elle a choisi de s'orienter vers un M1 MEEF (métiers de l’enseignement).
Ce second M1 était pour elle le moyen de découvrir le domaine de l'enseignement, qui n'était pas son premier choix. S'il s'était avéré que cela ne correspondait pas à ses envies elle aurait bifurqué dans un autre domaine. Elle a obtenu son diplôme du CAPES d'allemand du premier coup à la fin de son M1 MEEF et a ensuite réalisé une seconde année à Berlin cette fois dans une Grundschule, avec le programme d’assistanat de langue, qui a été pour elle une année très enrichissante. Elle a ainsi pu terminer son Master à La Rochelle.
Elle garde un très bon souvenir de ses années à la Sorbonne Nouvelle : «Ces années ont plus été un enrichissement personnel du point de vue culturel et linguistique. » « Je retiens plus un intérêt personnel qu'académique, du point de vue des rencontres », estime Morgane. Les points négatifs selon elle : « c'est une grande université un peu moins familiale que celle de Cergy-Pontoise même si la formation et les professeurs étaient d'une grande qualité. »
Morgane est aujourd'hui active dans l'enseignement, elle est professeure d'Allemand dans deux collèges en Normandie depuis trois ans. Elle enseigne aux élèves de la sixième à la troisième. Avant cette expérience en collège elle a également enseigné au lycée. Elle souligne que le lycée est plus intéressant : « du point de vue culturel, le lycée est plus intéressant parce que les élèves ont le niveau pour comprendre des textes plus complexes », explique-t-elle. Elle exprime cependant s'épanouir au collège car la charge de travail est moins dense, ce qui lui permet d'avoir plus de temps libre à côté, alors que le lycée demande beaucoup plus d'investissement personnel. Morgane n'exclut pas la possibilité d'enseigner en Allemagne dans l'avenir.
mad (déc. 2019)
« Le masculin est faible, il décline ! »
C'est au Café du Terminus, en face de la gare du Nord, que je retrouve Caroline Tudyka, ancienne étudiante en langues/littératures et civilisations étrangères au département d'Etudes germaniques de la Sorbonne Nouvelle. Il est 19h, rien de mieux que de discuter autour d'un chocolat chaud et d'un Martini rouge, alors que dehors, le froid automnal donne des frissons. Pas de question-réponse mais un flux de récits - très sympathique, ce « coq-à-l'âne » - : voilà comment la musicienne-traductrice-enseignante aux boucles noires, un boa autour du cou, dévoile peu à peu les facettes de sa vie parisienne. C'est pour la musique qu'elle est venue à Paris, il y a plus de 20 ans. Étudiante à Asnières, elle répétait, pendant ses heures libres, dans une salle de cours équipée d'un piano à queue. Sa musique était alors accompagnée par la voix d'une amie étudiante récitant du Jacques Prévert.
La musique constitue encore et toujours le centre de sa vie. Ses chansons sont franco-anglo-allemandes, elles évoquent une poésie douce et rythmée, tantôt apaisées, tantôt nerveuses et électroniques; ses textes étant essentiellement des adaptations de poèmes de Dylan Thomas, Friedrich Nietzsche et Else Lasker-Schüler. Caroline Tudyka se sent particulièrement proche de cette poétesse juive-allemande, à laquelle elle a dédié son travail de maîtrise, publié sous le titre de L'exil d'Else Lasker-Schüler (1869-1945) aux éditions l'Harmattan (2001) : « Personne ne la connaît en France ! C'était une femme excentrique, chaleureuse, qui vivait sa propre vie; divorcée à deux reprises, avait un enfant d'un de ses multiples amants. Même âgée, elle a gardé l'âme d'une jeune fille – je me reconnais un peu en elle », s’enthousiasme Caroline.
Ce côté excentrique, elle l'incarne aussi, même à l'université où elle enseigne l'allemand à de futurs ingénieurs et étudiant-es en management. « Être professeur, c'est jouer un rôle. Le devant de la classe devient une scène sur laquelle on divertit ses élèves. Même l'accusatif devient plaisant », rit-elle et d'ajouter avec un clin d’œil : « le masculin est faible, il décline ! ».
Les études à la Sorbonne Nouvelle ont conduit l'artiste sur des voies franco-allemandes, mêlant musique et études: « Je me rappelle de ma rencontre avec Anne Saint Sauveur-Henn, professeure à la Sorbonne-Nouvelle. Elle faisait de la recherche sur l'exil des Juifs en Amérique latine, un thème qui m'a passionnée. Au sein de la Société de la recherche sur l'exil elle organisait souvent des conférences à la Maison Heinrich Heine à la Cité universitaire de Paris et m'invitait alors pour jouer de la musique et chanter les poèmes d'Else Lasker-Schüler ». Caroline Tudyka qui aurait aussi eu la possibilité de faire de la recherche est cependant tout le contraire du type académique : « Je suis beaucoup trop cinglée, j'entre pas dans les codes ! ».
Elle a traduit le livre de la sociologue et experte de la vie juive Doris Bensimon Adolph Donath_ parcours d'un intellectuel juiv (Editions de l'Harmattan, Paris, 2001) du français vers l'allemand et n'a donc cessé de cultiver son intérêt, autant pour l'histoire juive que pour la langue allemande et française. Le dernier album de Caroline Tudyka, Shine Bright, est paru en septembre. Vous trouverez plus d'informations sur son site officiel: https://www.tudyka.com/fr
stz (en janvier 2019)
"À l'université de Hong Kong, l'Allemand était la langue de travail parmi les Européens."
Avant mes études... « En 1992, à l’âge de 15 ans, par amour pour l’allemand et l’envie de vivre une expérience différente, j’ai demandé à passer les examens d’admission au lycée franco-allemand de Fribourg en Forêt Noire pour poursuivre ma première année de lycée. Une fois admise, mes parents vivant à Paris et n’ayant pas de connexion directe avec l’Allemagne, j’ai obtenu une place à l’internat dans lequel logeaient 70 autres élèves de la sixième à la terminale. Au bout d’un an, comme ma scolarité se passait bien et que ma vie en Allemagne me plaisait, ma famille a accepté que je continue mes études jusqu’à l’obtention du baccalauréat franco-allemand.
Ayant pour projet de faire une carrière de journaliste, de retour en France, j’ai fait une année d’hypokhâgne au lycée Lakanal, en pensant me préparer à un des concours de journalisme. Finalement, je me suis rendu compte que le travail d’attaché linguistique dans une ambassade de France à l’étranger correspondait davantage à mes aspirations. Sur le conseil d’un attaché linguistique en Allemagne, je me suis orientée vers des études linguistiques puisqu’un parcours d’enseignant était souvent requis pour un tel poste. Je suis donc passée en deuxième année de DEUG à la vieille Sorbonne (Paris 4). Cependant, en cours d’année, je me suis renseignée et ai entendu parler de la Sorbonne Nouvelle (Paris 3) qui offrait une licence franco-allemande. Ce diplôme m’intéressait davantage dans la mesure où la classe/promotion en question accueillait environ 20 étudiant(e)s allemand(e)s pour 5 Français(es). J’avais l’intention de continuer à parler allemand au quotidien, fréquenter des germanophones et obtenir un diplôme qui accordait également de l’importance aux relations franco-allemandes (cf. cours d’économie) et à la pédagogie (cf. cours de psycho-pédagogie).
À Paris 3... Mes études en licence franco-allemande à Asnières (1997-1998) se sont très bien passées. Je me suis liée d’amitié avec des étudiants et étudiantes d’Allemagne, ai suivi des cours qui m’ont bien préparée à la suite de mes études (maîtrise franco-allemande) et m’ont donné envie de postuler pour un poste d’assistanat à Vienne en Autriche. Les locaux (Asnières) étaient loin de là où je logeais (à 1h20 de porte à porte en transports en commun) donc après les cours, je n’étais pas très impliquée dans la vie sociale du centre mais j’avais mon cercle d’amis avec qui je m’entendais très bien et que je voyais souvent chez moi dans la banlieue sud-est. Les TD étaient très utiles et j’ai un très bon souvenir de ces jeunes profs/doctorants allemands qui nous enseignaient la philosophie, la traduction, etc.
Après ma licence... J’ai continué ma maîtrise à distance d’Autriche (1998-199). En d’autres termes, tout en enseignant douze heures par semaine dans trois lycées autrichiens différents à Vienne, j’ai suivi des cours à l’université de Vienne dont les crédits ont été reconnus par la Sorbonne Nouvelle - Paris 3. Quant au mémoire, je l’ai rédigé sur place avec l’aide d’une doctorante autrichienne et d’un maître de conférence d’Asnières. J’ai ensuite soutenu mon mémoire à la fin de l’été 1999. Par la suite, ma demande de renouvellement de contrat d’assistante ayant été accordée, j’ai enchaîné avec une année supplémentaire à Vienne. Pendant cette seconde année, j’ai fait ma maîtrise de Français Langue Etrangère (FLE) avec la Télé-Sorbonne Paris 3 et à la fin de ce cursus, je suis partie vivre à l’étranger où je réside toujours à l’heure actuelle.
A part à l’université en Malaisie, je n’ai jamais vraiment eu l’occasion d’enseigner l’allemand. Cependant, mes études d’allemand m’ont aidée à plusieurs niveaux : dans mes rencontres professionnelles et personnelles, notamment à l’université à Hong Kong où l’allemand était la langue de travail parmi les Européens; dans l’enseignement du français langue étrangère, notamment dans les écoles internationales comme aux Bahamas où les germanophones de Suisse sont assez nombreux et la comparaison entre les deux langues s’avèrent utile. »
alh (déc. 2019)
« les études m'ont fait avancer dans ma vie, dans ma compréhension de ce que je suis, où, comment et pourquoi je vis! »
Elle peut se prévaloir d’un curriculum impressionnant qui l’a entre autres menée au département d’études germanique à la Sorbonne Nouvelle. Comme elle connaît bien les systèmes éducatifs de la France et de l’Allemagne, son point de vue est particulièrement intéressant. A la fin de sa scolarité au Bade-Wurtemberg, elle décide de faire des études d’allemand et de français à Fribourg dans le but de devenir professeure. Après quelque temps, elle a eu envie de vivre en France. C’est pourquoi elle s'est inscrite en Master d’allemand langue étrangère. Elle a ensuite fait un doctorat de littérature comparée et philologie classique. Elle dit avoir passé cette belle période comme dans une ‚tour d’ivoire‘. Ses études, elle les a financées grâce à une bourse, et en tant que lectrice au DAAD.
Isabel Habicht repense avec bonheur à ses études : « Je rentrais souvent à la maison en pensant : ‘Aujourd’hui, j’ai compris quelque chose d’important, cela m’a fait avancer dans ma vie, dans ma compréhension de ce que je suis, où, comment et pourquoi je vis ; ce que la littérature signifie pour les hommes, ce qu’elle a provoqué dans l’histoire et quels effets elle a aujourd’hui.’ » Son directeur de thèse lui a finalement proposé d’enseigner à Metz et elle a suivi son conseil. De plus, elle a commencé à donner des cours d’allemand et d’histoire à l’université de Caen. Parallèlement, elle enseignait à l’Ecole Polytechnique à Paris. Le travail dans la métropole et celui à la campagne sont « deux univers » différents. Après avoir terminé sa thèse, Isabel Habicht a passé une année à Munich ou elle donnait des séminaires à la LMU (Ludwig-Maximilians-Universität), mais elle a toujours voulu retourner à Paris. Elle se souvient bien de son travail à la Sorbonne Nouvelle où elle donnait un cours d’histoire du XXe siècle : elle avait l’impression que les étudiants étaient plus intéressés et plus orientés qu’à Metz et à Caen.
Actuellement, elle constate que le système universitaire ressemble de plus en plus au système scolaire. Qu'il y a des concepts éducatifs très différents en France et en Allemagne, et que le système allemand est davantage axé sur les aptitudes sociales des élèves et des étudiants. Si les études germaniques en France se battent pour survivre, même si elles touchent les meilleurs élèves du secondaire, les cours de français en Allemagne sont aussi en perte de vitesse. Il faut aujourd'hui du courage pour faire des études de littérature, à cause de la situation difficile sur le marché du travail, cependant elle n'a jamais regretté son choix.
reh (janvier 2019)
« j'ai eu la chance d'enseigner à l'endroit même où j'avais fait mes études! »
« Baignée dans la germanophilie depuis le plus jeune âge, vivant entre Paris et Munich, je me suis tournée tout naturellement vers les études germaniques. Je me suis inscrite en licence franco-allemande, une filière passionnante dans laquelle on ren-contre beaucoup de germanophones d’horizons différents. Elle m’a conduite ensuite vers deux ans d’assistanat à Munich et une inscription à la Ludwig-Maximilians-Universität en littérature et linguistique allemandes (Neuere Deutsche Literatur und germanistische Linguistik).
Mon premier souhait était de travailler dans l’édition même si l’enseignement me plaisait bien. De retour en France pour des raisons personnelles, j’ai décidé finalement de passer les concours. J’y ai trouvé un climat serein et des enseignants à l’écoute délivrant de vrais conseils méthodologiques. Après les concours, j’ai donc commencé à enseigner, d'abord en tant que TZR (Titulaire sur zone de remplacement), puis en poste fixe au collège Victor Hugo à Aulnay-sous-Bois. Cela m’a bien plu et m’a aussi poussée à m’inscrire en Master 2 (DEA à l’époque) avec Mme Anne Saint-Sauveur Henn, puis en thèse avec M. Jacques Lajarrige, parallèlement à mon poste d’enseignante du second degré.
Une fois la soutenance passée, j’ai eu la possibilité d’être vacataire à la Sorbonne Nouvelle, à l’endroit même où j’avais fait une partie de mes études! Passer de l’autre côté fut une expérience enrichissante qui m’a définitivement donné le goût de l’enseignement supérieur. J’ai réussi à obtenir un poste d’enseignante-chercheuse à l’Université d’Artois (Arras), puis à l’Université de Lorraine (Metz), au département LEA, suite à un rapprochement de conjoint ».
(décembre 2018)
Il a enseigné en lycée général et en lycée professionnel. Il est aujourd’hui inspecteur d’allemand dans l’académie de Rennes.
Je suis arrivé à Paris 3 pour préparer les concours de recrutement de la fonction publique, titulaire d’une maîtrise d’allemand (ancien équivalent du master) de l’université de Caen. J’ai été reçu au Concours d'accès au 2ème grade du corps des professeurs de lycée professionnel (CAPLP2) pour l’allemand et les lettres. Je me souviens particulièrement des cours d’Anne Saint-Sauveur-Henn et de Jean-François Tournadre. Les formations d’allemand de la Sorbonne-Nouvelle étaient déjà reconnues à l’échelle nationale pour leur niveau académique et le contact entre les professeurs et les étudiants était très bon.
Je suis ensuite devenu professeur d’allemand dans l’académie de Paris. J’ai enseigné aux lycées Louis-le-Grand et Voltaire. Auparavant, j’avais exercé en lycée professionnel. Il s’agit là d’une très bonne école, non seulement pour les lycéens, mais aussi pour les professeurs : enseigner en lycée professionnel, c’est se remettre en question en permanence, en s’interrogeant sur les pratiques pédagogiques qu’on emploie, et sur ce qu’on propose individuellement à chaque élève, qui doit en effet pouvoir se constituer son propre parcours linguistique.
Je suis revenu à Paris 3, sur le campus de Censier cette fois-ci, en 2016, pour préparer le concours de l’agrégation interne. J’ai constaté avec beaucoup de satisfaction que l’excellence était toujours présente dans la formation, tout comme les relations privilégiées entre les enseignants et les étudiants et l’accompagnement de qualité par ces derniers. Avec plaisir, j’ai retrouvé certains professeurs rencontrés lors de mon premier passage au département d’Études Germaniques, sur le campus d’Asnières à l’époque, comme Jürgen Ritte. Après avoir été reçu à l’agrégation, j’ai dispensé des cours de didactique en cycle de master « Métiers de l'Enseignement, de l'Éducation et de la Formation » (MEEF).
Aujourd’hui, je suis inspecteur d’allemand dans l’académie de Rennes. Mon travail concerne notamment le suivi des carrières et les suivis administratifs. Je supervise les formations des enseignants. Il y a la formation initiale, s’adressant aux professeurs stagiaires, et la formation continue, pour laquelle on établit des plans académiques de formation.
Les professeurs d’allemand sont en général très investis dans les dynamiques de leurs établissements. Cela passe par la planification de journées franco-allemandes, de mobilités individuelles, de rencontres collectives entre correspondants français et allemands… Cette implication unique contribue à rendre la discipline concrète et attrayante pour les élèves.
Ces programmes collectifs sont la principale chose à développer. De plus, le plurilinguisme doit être au cœur des projets scolaires et culturels des établissements : en effet, c’est en entretenant un environnement plurilingue qu’on donne à une langue la place de s’affirmer. Il faut cultiver l’« interlangue », c’est-à-dire les projets communs, contrastifs, ou encore les approches croisées. De nos jours, on cherche à appréhender les langues comme des vecteurs de culture : histoire, politique, bandes dessinées et même romans graphiques sont à mettre au cœur des nouveaux enseignements, a fortiori en cette période de réforme du baccalauréat. L’enseignement des langues doit être actuel, personnel, vivant.
(SV)
« J'ai bien aimé l'enseigne-ment en général à Paris 3, pour sa variété, mais aussi pour sa perspective historique ».
Nous nous sommes donné rendez-vous à la Grande Mosquée de Paris. Je fais la connais-sance de Maline autour d’un thé à la menthe. Ou peut-être serait-ce mieux de dire que nous faisons connaissance l'une de l'autre, car je ne suis pas la seule à poser des questions. C’est agréable d’échanger avec elle, de découvrir son parcours. Maline est allemande et vit à Paris depuis huit ans maintenant.
Pour quelles raisons as-tu fait ton Master 1 d'études germaniques à la Sorbonne Nouvelle ? Tout a commencé après mon bac, quand je suis partie à Paris. À l'époque, j'ai fait un stage d'un an dans une école maternelle franco-allemande, l'AJEFA. Mais cela ne me suffisait pas, je voulais vraiment me plonger dans la langue française. Après une année de voyage en Inde, je suis donc revenu à Paris pour faire une licence LEA, allemand et anglais. Au départ, j'avais prévu de faire un master de journalisme franco-allemand, mais on m'a conseillé de faire d'abord un master en études germaniques et c'est ainsi que j'ai atterri ici ! Puis, pour mon M2, je me suis dirigée vers l'enseignement.
Qu'est-ce qui t'a particulièrement plu dans ton M1 ?
Je me rappelle d'un cours que j'ai eu avec Monsieur Farges - « Écologie politique » qui m'a énormément plu. J’ai rédigé mon mini-mémoire dans le cadre de ce cours. J'ai bien aimé l'enseignement en général à Paris 3, non pas seulement pour sa variété, mais aussi pour l'accent mis sur les éléments historiques. J'ai même pensé à rédiger une thèse en histoire, et j'y pense encore. Malheureusement, il y a toujours cette question financière... Et comment savoir si cela me servira à quelque chose ? On était un petit groupe à faire le M1 d'études germaniques et on s'entendait super bien; j'ai encore des amis de cette époque.
Aurais-tu des idées d'amélioration pour la filière d'études germaniques ?
Non, pour moi, c’était exacte-ment ce qu'il me fallait. Par contre, j'aurais pas mal de choses à critiquer sur le système d'éducation français qui est trop élitiste à mes yeux. Mais c'est une autre histoire...
Y a-t-il des choses qui t'ont plus marquées que d'autres ?
Ce qui m'a beaucoup marquée c'est notre voyage à Verdun : C'était une très bonne expérience de travailler tous ensemble sur un projet commun. Ce voyage à Verdun que nous avons organisé nous-mêmes a été proposé à tous les anciens du cursus ainsi qu'aux adhérents de l'Association Pierre Bertaux. Verdun est-ce un lieu de mémoire franco-allemand ? Existe-t-il une mémoire franco-allemande de la Première Guerre mondiale ? Nous nous sommes posé des questions comme celles-ci et nous en avons discuté ensemble. Et, cerise sur le gâteau, nous avons réussi à obtenir, en partenariat avec le Centre Mondial de la Paix, une con-férence avec l'historien allemand Gerd Krumeich, grand spécialiste de la Première guerre mondiale. C'était très enrichissant.
Que fais-tu en ce moment et où te vois-tu plus tard ?
L'année dernière j'ai passé le CAPES, puis j'ai eu mon agrégation. Ensuite, j'ai enseigné un peu au collège, et maintenant, j'enseigne au lycée. J'aurais bien aimé donner des cours d'anglais aussi, mais comme en France un professeur n'enseigne qu'une seule matière, je donne seulement des cours d'allemand pour le moment. Parfois j'ai du mal à croire que je suis vraiment professeur. Ça fait un peu bizarre de ne plus être à la fac, c'est ma première année de vraie vie professionnelle. Même si j'ai beaucoup aimé être étudiante, je suis très heureuse de faire ce que je fais maintenant : enseigner aux enfants et aux adolescents, c'est beaucoup plus que la simple transmission de savoir. Je ne sais pas comment ça sera dans dix ans, mais pour le moment, je compte rester en France. C'est ici que je me suis construit une vie maintenant, que j'ai mes amis, mes repères... D'ailleurs, j'ai toujours rêvé d'ouvrir un café à Paris, peut-être que je me lancerai un jour dans ce projet, qui sait ?
Après l'interview, nous restons encore un peu à bavarder, tantôt en allemand, tantôt en français...
Personne n'a envie de retourner tout de suite à la vie quotidienne, c’était une jolie parenthèse dans le temps...
mae (déc. 2016)
« J'ai beaucoup apprécié le fait d’être dans une promotion à taille humaine et l'esprit de solidarité qui animait cette équipe. »
Nicolas Millot, 24 ans, a entendu parler de Paris 3 lors de son voyage ERASMUS à Leipzig en 2013 et choisit d’y faire son Master d'Etudes germaniques (option recherche). Ensuite, il part faire son agrégation externe d’allemand à Paris IV.
Son passage dans le département d’Etudes germaniques de la Sorbonne Nouvelle est ponctué de bons souvenirs, notamment de la qualité des cours dispensés. Il retient surtout ses cours avec Jürgen Ritte, et en particulier ceux qui traitaient de la mythologie allemande ou de l’importance du football dans la culture allemande. En clin d’œil, il lui a offert un exemplaire du livre « Fussball in der DDR » acheté lors d’un voyage à Dresde en guise de remerciement. Nicolas a beaucoup apprécié le fait d’être dans une promotion à taille humaine et l'esprit de solidarité qui anime cette équipe.
Son voyage à Verdun avec l’Association Pierre Bertaux, accompagné des alumni, des professeurs et des étudiants était pour lui la concrétisation d’un projet, un projet humain et intellectuel. Sa soute-nance de mémoire, dirigé par Andréa Lauterwein, lui a aussi laissé un agréable souvenir. Ses études à Paris 3 lui ont permis d'élargir ses connaissances sur le monde germanophone contemporain (et lui ont apporté une ouverture d'esprit nouvelle) grâce aux thématiques contemporaines sur lesquelles sont axés les cours. Aujourd’hui, il partage ses acquis avec les élèves du lycée Jacques Monod à Clamart où il est professeur d’allemand.
ale (déc. 2016)
« J’ai vraiment apprécié les professeurs ».
Je suis arrivée en France en septembre 2011. Avant, je vivais à Berlin et j’organisais des ex-positions. Comme je savais qu’en France je ne pourrai pas continuer, il a fallu que je change de direction. Je me suis vite rendue compte du fait qu’il faut avoir un diplôme français pour travailler en France et je voulais faire quelque chose avec les langues. J’ai donc directement intégré la troisième année en Études franco-allemandes à la Sorbonne Nouvelle.
Franchement, les études en France ne sont pas faites pour moi. J'avais déjà fait des études en Allemagne et en Argentine, pays dont le système scolaire et universitaire me convenait beaucoup mieux. En revanche j’ai énormément apprécié Mme Lauterwein et M. Farges. au point de les inviter à l'une de mes expositions à Paris! Je suis actuellement professeure d’allemand, ce que j'étais déjà avant, à Berlin, mais je voulais passer le concours du CAPES afin d’être mieux payée. J'y ai finalement renoncé, mon français étant peut-être trop « rustique ».
Aujourd'hui j’enseigne l’allemand dans une école privée en région parisienne. Je suis également artiste peintre et j’ai même un site web (http://www.andreaszatmary.com/). J’ai fait de nombreuses exposi-tions en Allemagne, en Argentine, en France et en Slovaquie. Si vous allez sur mon site web, vous pourrez voir le parcours de mes études et les expositions passées.
nig (déc. 2016)
« Je me suis vraiment sentie très entourée ».
Cécile Chamayou-Kuhn voulait revenir en Paris après avoir fait ses études en Allemagne. C’est donc naturellement qu’elle décide de faire son DEA à Asnières. L’allemand elle l’a un peu appris par hasard, n’ayant pas d’attache familiale avec le monde germanophone. Mais au lycée, c’est une réelle passion pour la langue qui se développe. Elle décide donc de partir en Allemagne pour s’immerger dans un monde qui l’attire tant, mais développe aussi une attirance pour l’Autriche, qu’elle pourra satisfaire à Asnières où les cours sont aussi ouverts sur ce pays.
A Paris 3, la bonne ambiance et la proximité du corps enseignant lui plaisent tout de suite. Elle garde de très bons souvenirs et une grande gratitude pour le soutien des enseignants; surtout pendant sa thèse et sa préparation aux concours, elle s’est vraiment sentie très entourée. Le fait que tous les cours soient bien préparés et la grande disponibilité des professeurs l’ont vraiment marquée. Elle a aussi beaucoup apprécié les aides méthodologiques offertes qui lui ont permis de se reposi-tionner dans le système français. Ces méthodes, elle s’en inspire tous les jours dans son enseigne-ment, en transmettant les bonnes pratiques de la dissertation et en restant disponible pour ses élèves.
Aujourd’hui, elle est professeur Agrégée (PRAG) d’Allemand à l’Université de Lorraine, elle enseigne la civilisation et l’histoire des idées des pays germanophones. Elle fait également partie du laboratoire de recherches CEGIL (Centre d’Etudes Germaniques Interculturelles de Lorraine). Un conseil que Mme Chamayou-Kuhn partage volontiers: profitez de cette proximité entre étudiants et enseignants et de leur disponibilité. Il est très agréable et facile de garder contact. Par exemple, grâce à ces contacts, elle a participé à la publication du collectif Le Lieu du Genre. La narration, espace performatif du genre en 2011 avec Patrick Farges et Perin Emel-Yavuz.
cch (déc. 2016)
« Nous retrouvions l'idée de liberté à la fois dans la manière d’enseigner de chaque professeur mais aussi dans le choix des sujets d’exposés. »
J’ai un intérêt prononcé pour l’allemand depuis que je suis très jeune. J’ai vécu un an en Allemagne entre ma première et ma terminale, et quand j’étais au lycée, j’étais en section européenne, c’est-à-dire que mes cours d’histoire étaient enseignés en allemand. Après le bac, j’ai fait des études de musique et me suis inscrit à l’université essentiellement pour rester en contact avec la langue allemande. Et au final, ça m’a beaucoup plu, donc j’ai continué les études d’allemand jusqu’au M2.
J'ai de très bons souvenirs de l’ambiance entre les étudiants mais entre les professeurs du départe-ment d’Études Germaniques. Si le site d'Asnières permettait aux étudiants des différentes promotions de bien se connaître, à Censier, il y a toujours des liens forts entre les différentes promotions, notamment grâce aux “Stammtische”, mais aussi avec des étudiants des autres disciplines. Les voyages d’étude en master sont aussi de bons souvenirs. Étudier dans une bonne ambiance et de manière détendue, c’est très important. Nous retrouvions l'idée de liberté, à la fois dans la manière d’enseigner de chaque professeur mais aussi dans le choix des sujets d’exposés.
J’ai eu mon Master 2 en juin dernier, et cette année je suis assistant de français à Fribourg en Brisgau : cela ne fait pas longtemps que j’ai commencé, mais pour le moment cela me plaît énormément. Mon projet professionnel est encore à déterminer...
jog (janvier 2017)
"j'aimais l'idée de pouvoir partir à Berlin toute une année"
Depuis son parcours à la Sorbonne-Nouvelle, elle a trouvé un métier de passion qui l’épanouie de jour en jour. 2014, c’est l’année où elle obtient son bac et rentre en double licence tout juste ouverte à la Sorbonne-Nouvelle. Elle réfléchit à se réorienter dès le début, mais se persuade que maîtriser une langue étrangère est appréciable pour son CV. Après obtention de son diplôme, elle rentre en troisième année de lettres à Paris Université et obtient une licence en lettres et sciences humaines.
Ce cursus lui plaît beaucoup et elle fait le choix d’un master MEEF afin de pouvoir enseigner ce qui lui plaît. En 2019, à l’obtention de son master, elle passe son CAPES et l’obtient sans difficulté.
Elle enseigne depuis la rentrée 2019 dans un collège en Ile-de-France.
Elle se souvient de son parcours à la Sorbonne-Nouvelle et de ses expériences se remémore ses cours de thème et de version qui ont failli faire d’elle une traductrice mais elle rencontre une traductrice qui lui a fait craindre ce métier. Au jour d’aujourd’hui elle affirme que les cours d’histoire lui ont quand même forgé une culture personnelle qu’elle exploite encore en ce moment dans son parcours.
Malgré le fait que, comme Chloé le dit elle-même, elle n’a “aucune famille allemande”, elle commence l’allemand tôt. Après un collège et un lycée en classe euro allemand, elle se retrouve en hypokhâgne spécialité allemand. Assez naturellement avec un tel parcours, elle se dirige vers des études en allemand après sa prépa. Après quelques recherches et un peu de hasard, elle arrive en L3 à Sorbonne Nouvelle : l’acclimatation est un peu difficile à cause du fonctionnement très différent de khâgne. Après une première année de master EGISAM
(Étude germanique interculturelle société art et média) à Sorbonne Nouvelle, elle est partie en ERASMUS à Stuttgart fin 2019 mais la pandémie l’a forcée à retourner en France. Dès que les frontières sont rouvertes, elle est retournée en Allemagne. Même si les cours sont distanciels, elle veut pouvoir profiter du pays et du contact avec l’habitant, pour la langue et la culture. Son master en poche, elle cherche différents emplois. Par hasard, elle trouve un emploi de professeure vacataire d’abord à Paris en école privée puis en Picardie dans le public. L’expérience est d’abord un peu rude comme c’est tout nouveau et pas exactement son domaine de compétence mais n’en reste pas moins très enrichissante. Elle découvre la joie d’enseigner mais aussi la difficulté de s’adapter à ses élèves, sans compter évidemment les difficultés de l’enseignement hybride pendant la pandémie. Ce qu’elle apprécie le plus, c’est de faire découvrir la culture allemande et de dépasser les idées préconçues sur nos chers voisins.
Elle cherche actuellement un emploi plus en rapport avec son master tout en continuant dans l’enseignement.
De sa licence à Sorbonne Nouvelle, Chloé se souvient surtout des rencontres qu’elle a pu faire.